Depuis plus d’un an maintenant, la coopérative IDEAL soutient les porteurs de projet du territoire souhaitant développer des activités répondant à différents critères. Dans le cadre de la semaine de la finance solidaire, nous vous présentons un projet soutenu par la coopérative : Les Bêles de Ronces
Des Croqueuses aux Bêles de Ronces: bref retour sur le projet
Début 2014, l’élevage de chèvres et production de fromages et lait bio « Les Croqueuses de Ronces » a été déclaré en faillite et mis en liquidation judiciaire.
Un jeune couple décide de se lancer : Jonathan Thibaud et Pascaline Langlade souhaitent reprendre l’activité et les quelques 65 chèvres du cheptel. Mais pour ce faire, il leur faut des financements et les banques sont frileuses quant à soutenir la reprise d’une activité qui a déjà fait faillite.
C’est alors que le couple sollicite deux acteurs du territoire pour l’aider à faire éclore son projet : la CIAP 44 et la coopérative IDEAL. Après examen du dossier par un comité indépendant, celui-ci est retenu et la coopérative IDEAL soutient l’installation de Jonathan Thibaud et Pascaline Langlade à hauteur de 5 000€.
Suite à cet appui, le couple parvient à convaincre son partenaire bancaire. Le projet de reprise peut voir le jour : l’élevage est rebaptisé « Les Bêles de Ronces » et la production redémarre le 15 mars.
Rencontre avec Jonathan Thibaud et Pascaline Langlade :
– Jonathan: J’ai 28 ans et je suis originaire de Saint-Nazaire. Après mon BAC, j’ai fait un BTS production animale, que j’ai obtenu en 2007. Suite à cela, j’ai travaillé pendant six ans dans un élevage caprin de 450 chèvres en Indre et Loire puis j’ai démissionné pour venir ici.
– Pascaline : J’ai fait les mêmes études que Jonathan. Nous avons d’ailleurs obtenu notre BTS la même année. Cependant j’ai ensuite suivi une licence de management des entreprises équestres et passé le diplôme d’enseignante en équitation. J’ai travaillé pendant cinq ans dans un centre équestre à Saumur, que j’ai quitté pour venir m’installer à Campbon.
Cela faisait un an et demi que nous cherchions une exploitation. Nous recherchions un foncier pour nous installer. Tout le projet était déjà dimensionné dès le départ : nous voulions faire du bio et produire du fromage. Le problème est cela demandait une surface foncière importante.
Nous avons été appelés au mois de septembre 2013 par la Chambre d’agriculture et la confédération paysanne que nous avions contactés pour reprendre une ferme en Loire-Atlantique.
Nous sommes allés visiter l’exploitation qui nous a tout de suite plu et nous permettait de nous installer pour pas trop cher : c’était la ferme idéale pour débuter. Il ne nous restait plus qu’à relever un défi : faire que cette exploitation fonctionne.
Il nous fallait un nom qui soit en cohérence avec le passé de l’élevage et mais qui montre également qu’il prenait un nouveau départ. Nous voulions donc conserver soit le mot « croqueuses » soit « ronces » pour que les clients puissent nous identifier facilement. Le nom « Bêles de ronces » nous est apparu à la fois amusant, du fait du jeu de mot, et fidèle à notre souhait de garder un lien avec le passé et nous l’avons donc adopté.
Nous étions en recherches de financement pour démontrer notre sérieux auprès des banques. L’un des sociétaires de la coopérative, que nous connaissions, nous a parlé de l’activité de soutien aux projets portée par IDEAL. Nous avons donc établi un dossier, qui a été examiné par un comité de sélection puis retenu.
Ce n’est que du plus : cet appui nous a apporté de la sécurité en trésorerie, nous a permis d’avancer plus vite dans nos démarches… Aujourd’hui, sur l’activité, nous sommes à l’équilibre entre les charges et les produits. Nous avons réussi à récupérer la clientèle des Croqueuses de Ronces, remis en état la ferme… Les gens commencent à tourner la page des Croqueuses et à bien nous identifier.
C’est un très bon outil, qui permet de sécuriser le lancement d’une activité à moindre risque. Bien sûr, cela dépend de la taille des projets mais cela peut apporter un vrai plus, surtout quand on voit la frilosité des banques à financer des projets atypiques actuellement : ils ne veulent pas prendre trop de risques. Nous nous en sommes bien rendu compte cet hiver : maintenant que les charges sont à l’équilibre, nous n’avons eu aucune difficulté à les solliciter pour le financement de travaux.
De façon assez classique, nous les vendons dans de nombreuses grandes et moyennes surfaces entre Guérande et Nantes. Nous sommes également présents sur deux marchés : le vendredi de 16h à 19h à la Chapelle Launay et le samedi de 8h à 13h à Blain.
Mais surtout, nous proposons à nos clients de venir les acheter directement à la ferme le jeudi soir, entre 17h30 et 19h, ce qui leur permet notamment de venir voir comment on fabrique le produit.
Cela dépend de l’activité. Il faut avoir de l’expérience et ne pas hésiter à demander de l’entraide à droite à gauche, c’est ce qui permet de s’intégrer dans le territoire.